Une clairière isolée
Quelque si doux espoir où ma raison s'appuie,
Un mal si découvert ne se saurait cacher ;
J'emporte malheureux, quelque part où je fuie,
Un trait qu'aucun secours ne me peut arracher.
Je viens dans un désert mes larmes épancher,
Où la terre languit, où le Soleil s'ennuie,
Et d'un torrent de pleurs qu'on ne peut étancher
Couvre l'air de vapeurs et la terre de pluie.
Parmi ces tristes lieux traînant mes longs regrets,
Je me promène seul dans l'horreur des forêts,
Où le funeste orfraie et l'harfang se perchent.
Là le seul réconfort qui peut m'entretenir,
C'est de ne craindre point que les vivants me cherchent
Où le flambeau du jour n'osa jamais venir.
dans les ténèbres revêches.
Mais ne dit-on pas que tel le Phenix,
l espoir renait de ses cendres.
appuyer sur cette pierre d'Onix,
je n aurais plus à faire subir à mon âme la volonté de la vendre.
Patrice L.